Apres quelques jours de repos a Phnom Pehn pendant lesquels ma productivite a frolle de zero absolu, me voila maintenant a Siem Reap. Peu connue hors du Cambodge, cette ville heberge pourtant les ruines des temples de Angkor, qui lui ont vole la vedette en terme de "denomitation"... Il faut 6 heures en bus pour rallier Phonm Pehn a Siem Reap, centre absolu des pelerinages religieux, touristiques, culturels, et fierte nationale du peuple Khmer. Avant de parler des temples d'Angkor, voila deux ou trois petites choses afin de garder le suspens a son comble...

Au depart de Phnom Pehn, hier matin a 6h, la ville etait deja tres animee, et les abords de la petite gare routiere de Sorya etaient encombres de tous les vehicules possibles, du velo ou bus climatise, en passant par la mobylette bruyante ou le tuktuk agile. Des cette heure la, tout le monde est sur le pied de guerre, et vous accoste sans pitie pour vous vendre quelque chose ou vous vanter ses services. Les propositions raisonnent tous les 10 metres sans repit, et les "motorbike sir!" fusent dans tous les sens. Difficle sans echauffement, a 6h, de suivre le rythme.
Malgre tout, rempli d'un espoir fou, je grimpe dans le bus et j'attend le departassis juste derriere le chauffeur. Espoir pourquoi? Pour qu'avec un peu de chance, le traditionnel karaoke nous soit epargne vu l'heure matinale. 6h30, le bus se met en branle, tresaute, puis s'engouffre dans les rues etroites virant habilement entre les triporteurs et les voitures. La sortie de Phonm Pehn s'approche, direction Angkor...
La TV s'allume alors, et c'est avec horreur et effroi que je vois les premiers clips defiler sous mes yeux, a fond le ballon bien-sur... Le son de mon Ipod nést plus qu'un faible gemissement, noye par la pop sirupeuse dont les asiatiques ont le secret. Mais je fais egalement une autre decouverte toute aussi horrible; notre chauffeur est un "klaxon addict" et balance en veux-tu en voila de grands coups. Toutes les 15 secondes, le son du klaxon surpuissant de notre bus retentit donc pour prevenir un velo de notre approche, ou pour avertir d'un depassement vraiment en catastrophe... C'est ainsi pendant 6 heures completes que le concert durera, melant le son aigu de la flute traditionnelle, les aboyements de la guitare electrique, et les explosions de joie du klaxon de competition.

Le constat est ainsi fait; paradoxal melange d'une timidite et d'un respect absolu, avec une permanente tendance a l'agression de l'espace vital. On interpelle, on parle fort, on retient par le bras, on se met en traves du passage, on insiste tres lourdement pour vendre. La notion d'espace vital est d'ailleurs probablement inexistante. Il faudrait se renseigner, c'est assez troublant...  je vais mener l'enquete...
Effectivement tout est serre, que ce soit les rues ou les trottoirs, autant que les allees des marches. On a tres peu de place, et tant a pied qu'en voiture la priorite revient toujours au plus temeraire, au plus agile, ou a celui qui s'imposera le premier. On ressent parfois cet esprit d'individualite jusque dans les relation entre les personnes ou dans l'education des enfants. Pour presque tout, la regle premier arrive premier servi vaut. Cela tranche tellement et paradoxalement avec l'accueil chaleureux, le respect immense, et la gentillesse sans limite des Khmers, c'est assez marrant a constater. Il en va donc ainsi de la capitale du Cambodge, dont le rythme reste pourtant tranquille et sans comparaison possible avec Bangkok par exemple.
J'arrive a Siem Reap, et je suis content de trouver une ville ou meme les voitures semblent rouler silencieusement. Contraste... premier contact positif, attirant, plaisant, J'aime bien. J'aime bien parce que, comme tout le monde, je revendique le droit a la tranquilite.
 
Apres quelques jours en rase campagne, sans electricite, retour en ville. Phnom Pehn, captale du Cambodge.

Demain, pas mal dáventures a lire...